Ecoacoustique / électroacoustique : analyse, représentations, création, médiation
- On 30 novembre 2024
Colloque est organisé par le laboratoire ECLLA en partenariat avec le Muséum National d’Histoire Naturelle, l’équipe de Neuro-Ethologie Sensorielle (ENES) et le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC)
29-30 janvier 2025 – Université Jean Monnet (Saint-Etienne)
Programme et informations : https://musinf.univ-st-etienne.fr/recherches/ecologie_sonore/colloque_eco_electro_prg.html
Depuis les années 1950, les compositrices et les compositeurs de musique électroacoustique ont créé des œuvres à partir de sons provenant de sources variées, tels que les sons de la nature ou ceux des mondes urbains ou industriels. Pour manipuler et transformer ces sons, ils et elles ont développé de nouveaux outils de traitement du signal. Les musicologues ont par la suite cherché des moyens techniques permettant d’étudier ces nouvelles œuvres musicales, sans partitions, ces musiques faites de sons et non plus de notes. Pierre Schaeffer, pionnier de la musique concrète[1], a tenté, dès les années 1950, de décrire les qualités du son. Les acousticien.nes ont mis au point des outils pour le représenter graphiquement, pour analyser des sons instrumentaux et comprendre leur perception par l’être humain. Aujourd’hui, un ensemble de descripteurs permet d’effectuer des mesures sur des sons complexes en tenant compte de la perception humaine.
En parallèle, des chercheur.euses se sont penché.es sur les environnements sonores qui nous entourent afin d’étudier les effets sur notre histoire et sur nos comportements. Raymond Murray Schafer en est le pionnier.
Avec son ouvrage « The Tuning of the World[3] », Murray Schafer a introduit le terme de paysage sonore, en faisant référence à la fois à des environnements sonores réels, observables dans la nature ou dans tout autre type de lieu, ou à des compositions musicales réalisées avec une certaine intention.
Dans son article sur « Le réalisme en musique » paru en 1960, François-Bernard Mâche indiquait que « les significations anecdotiques des sons bruts ne sont pas un obstacle infranchissable à leur utilisation musicale », et il proposait « de créer un art de phonographies réalistes », un art « où des éléments sonores quelconques, enregistrés avec la plus grande fidélité, seraient assemblés, avec le moins possible de découpages, en fonction de critères musicaux et à l’exclusion de toute intention évocatrice, pittoresque ou dramatique. »
Les chercheur.euses en bioacoustique s’intéressent depuis des décennies à l’étude des sons de la nature. Mais cette discipline a évolué.
En mai 2024, Adèle de Baudouin a soutenu une thèse de doctorat, une recherche transdisciplinaire sur l’étude des paysages sonores, combinant des outils et des méthodes d’éco-acoustique et d’électroacoustique. Son projet a mis en évidence les similitudes et les complémentarités des chercheurs.ses des deux disciplines. De plus, il a démontré l’importance des échanges d’informations grâce aux expertises développées par chacun dans leur spécialité.
L’objectif de ce colloque est donc de prolonger ces collaborations à travers des conférences et des ateliers pour partager des méthodes de recherche et encourager de futures collaborations entre ces disciplines.
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